Mo pyese

Entretien avec Jean-Marc Fleurimond, auteur de «Mo pyese»

Temps de lecture : 3 minutes

Dernière mise à jour : 14 janvier 2019 à 17h57

Jean Marc Fleurimond, poète et slameur vient de publier son premier recueil de poèmes titré: « Mo Pyese ». L’auteur a décidé d’accorder à l’équipe de Balistrad une entrevue sur son livre qui sera en vente-signature à Livres en Folie.

Mo Pyese

 

Balistrad : Bonjour Jean Marc ! Voudriez-vous nous parler un peu de vous?

Jean Marc Fleurimond : Jean Marc FLEURIMOND est mon nom. Je suis gestionnaire et informaticien de profession mais aussi poète, slameur, diseur et dramaturge et je suis aussi un apprenti journaliste.

B : Poète, diseur , slameur. Un répertoire assez riche. Alors, dîtes-nous: Vous écrivez depuis quand? Et que signifie écrire pour vous?

JMF : J’ai commencé à écrire en 2012. Je me rappelle de mon premier texte poétique  intitulé « FANM ». Il est une dédicace spéciale à ma mère et à toutes les femmes en général. À mon humble avis, écrire c’est peindre notre imagination. C’est un bon moyen de porter la voix d’une nation. Aussi, il permet de s’ériger contre toutes les mauvaises pratiques et surtout c’est une façon pour nous de savoir si nous existons réellement. Nous les écrivains, nous sommes des messagers et à travers nos écrits, nous sommes tous des dieux parce qu’avec nos écrits nous pouvons réinventer la création.

B : Vous venez de dire qu’avec vos écrits vous pouvez réinventer la création. Donc, étant poète, croyez-vous que la poésie peut encore améliorer notre façon de vivre? Si oui, comment doit-on procéder?

JMF : Oui, avec l’écriture nous pouvons apporter de grandes améliorations dans notre vie quotidienne. Il suffit que les gens se plongent dans la lecture et voyagent avec les mots. Donc, ça va améliorer [leur façon de vivre] parce qu’il y a de bonnes idées dans les livres. On peut trouver la connaissance, l’amour et les savoirs à travers des textes. La poésie est une forme de lutte et de revendications. Bref, la poésie est l’une des armes puissantes qui peut améliorer notre vie.

B : En lisant « Mo pyese », on peut remarquer tout au long des pages, de nombreuses revendications. D’où vous vient cet engagement envers la politique de votre pays? Peut-on parler de l’influence d’autres poètes?

JMF : Cela vient justement de la façon dont les politiciens nous traitent. J’ai étudié et compris l’époque de 1804 à 1915. Il y avait des revendicateurs, des hommes qui – en leurs actions – n’hésitaient pas à lutter, à revendiquer pour leur patrie. Alors, moi, j’ai ma plume et mon cahier. Je lutte contre les mauvaises pratiques et je porte la voix d’un peuple.

Oui, beaucoup de poètes m’ont influencé, parmi lesquels: Inema Jeudi, Paul Verlaine,  Franckétienne, Castera, Papillon, Victor Hugo, Réné Dépestre, Petrus Borel etc…

B : Au fait, on voit que Jean Marc Fleurimond ne s’inscrit pas seulement dans le registre des poètes engagés. Certains de vos poèmes font l’éloge de la femme. Être femme veut dire quoi selon vous?

JMF : Être femme ou née femme est déjà une grâce et une chance. Donc, une femme qui n’assume pas ses responsabilités a perdu sa valeur. Comme vous voyez dans mon livre, je suis vraiment engagé à travers mes textes même envers les femmes parce qu’elles perdent leurs valeurs [au sein de notre société]. À travers mes revendications, j’aimerais qu’elles changent d’avis et changent leurs fusils d’épaule. À chaque fois qu’une femme a vécu une mauvaise situation, ça me fait penser à ma mère Marie Elemise Fleurimond, mère responsable et engagée. J’ai vécu pendant 16 ans avec ma mère mais elle n’avait aucun support pendant qu’elle n’a rien fait de mal, elle a souffert pour moi et grâce à elle j’ai bouclé mes études primaires et universitaires, mais aujourd’hui c’est différent.

B : On sait qu’il n’existe pas mal de poètes, qu’a-t-il de particulier dans vos écrits? Et pourquoi quelqu’un devrait lire « Mo pyese »?

JMF : Normalement, je partage cette idée à raison qu’il y a plus de poètes que de lecteurs. Mais, on devrait apprendre à lire surtout au foyer, à l’école, à l’université et dans les club socio-culturels. Dans mon livre, je porte la voix d’un peuple avec des thèmes revendicatifs comme la révolte, la révolution, la liberté, l’amour, la conscience, la morale, l’éthique, la politique, la santé, la valeur, l’existence, le feu, le vent, le droit et l’égalité. Quelqu’un devrait lire MO PYESE pour savoir qu’il existe vraiment et qu’il y a un poète qui lutte pour son existence et qui veut faire passer la voix d’un peuple par ses écrits. Ce poète, il a cousu les mots ! Je pense qu’il y a des textes importants dans ce livre.

Balistrad : Pour finir, selon vous, à quel moment peut-on dire qu’un poète est prêt pour publier un livre? Existe t-il un moment précis ?

Jean Marc Fleurimond : Ça dépend du poète en soi. Il peut publier chaque 2 mois ou 3 mois. Tout dépend de la dimension poétique de ses oeuvres.

Pour moi, une oeuvre n’a jamais un temps de fin. On peut la retoucher. Il y a certains poètes qui attendent toujours le succès d’un autre avant de lancer leur carrière mais pour moi c’est différent. On peut publier à n’importe quel moment. Il suffit que le travail soit parfait.

Propos recueillis par Jessica Nazaire

nazaire.jessica@yahoo.com

À propos Jessica Nazaire

Jessica "Lee" Nazaire est née à Port-au-Prince (Haiti). Écrivain, poète. Elle est journaliste et étudiante en sciences Juridiques à L'UEH.
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