Photo d'illustration | Cette photo a été prise en 2016 lors de la première visite de Kémi Séba en Haïti

Le dossier PetroCaribe au cœur de l’intervention de Kémi Séba à Café Philo

Temps de lecture : 3 minutes

Dernière mise à jour : 26 juillet 2019 à 10h40

Les membres de l’association culturelle Café Philo ont donné carte blanche, ce mercredi 24 juillet, au leader panafricaniste franco-béninois Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Caapo Chichi, en tournée en Haïti. Un public monstre, composé en majeur partie d’étudiants, a répondu à l’appel. La conférence s’est déroulée sur le thème ‘’le rôle de la jeunesse Haïtienne pour la souveraineté économique et politique du peuple dessalinien’’.

Dès la première partie de son allocution, le président de l’ONG Urgences panafricanistes Kémi Séba se dit être en Haïti en vue d’apporter sa solidarité à la jeunesse Haïtienne. Le leader panafricaniste qui ne rate jamais l’occasion de parler de ses thèmes de prédilection comme le panafricanisme, la géopolitique, le racisme, le capitalisme, l’esclavage… a fait salle comble au restaurant Café des copains ce mercredi 24 juillet. Enfoncé dans sa chemise noire, Kémi Séba n’a cessé d’encenser Jean Jacques Dessalines, père fondateur de la nation Haïtienne, en guise d’exemple d’homme conscient et responsable. ‘’Si cet homme parti de rien a pu prendre ses responsabilités et terrasser l’impérialisme français. Nous avons nous aussi la possibilité de nous organiser sur le terrain face à des puissances extrêmement grandes’’ a-t-il martelé comme pour inviter les jeunes à s’engager pour la libération de leur pays.

Hugo Chavez a donné l’argent mais est-ce que vous avez vu la couleur de l’argent ?

Dans un angélisme, Kémi Séba, connu pour son franc-parler, a fait un pas en arrière dans l’histoire d’Haïti après avoir abordé différents points comme sa lutte contre le Franc CFA. Il a effleuré la lutte du leader vénézuélien Hugo Chavez contre l’impérialisme américain tout en rappelant certaines de ses citations. ‘’Hugo Chavez disait qu’il n’y aurait pas de lutte dans le tiers-monde s’il n’avait pas eu Haïti et qu’il y avait donc une dette vis-à-vis d’Haïti. Mais où est passée la dette ?’’ se demande Kémi Séba faisant allusion à l’argent emprunté à Haïti par le Venezuela dans le cadre du programme PetroCaribe. Ce qui a provoqué une réaction spontanée du public qui se mettait rapidement à entonner des chansons demandant d’arrêter les voleurs. Des participants ont même proféré des injures à l’endroit du président haïtien Jovenel Moïse indexé dans le rapport de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif.

‘’Hugo Chavez a donné l’argent mais est-ce que vous avez vu la couleur de l’argent ?’’ poursuit Kémi Séba tout en dénonçant le manque d’infrastructures auquel le pays fait face. Le militant panafricain regrette que cet argent qui devrait financer le développement du pays ait été utilisé à des fins personnelles. Et quand le militant anti-impérialiste a demandé où sont passés les voleurs, des gens ont répondu ‘’au Palais national’’. La conférence a, pendant trois fois, failli se transformer en manifestation de rue alors que le leader panafricaniste dénonçait la corruption en Haïti tout en faisant un clin d’œil au mouvement social PetroChallenge initié par des jeunes sur les réseaux sociaux.

La soirée, en dépit du manque d’espace pour le public qui était monstre, a été une réussite. Selon Chedlet Guilloux, promoteur de la tournée, ‘’ce ’Café Philo spécial’ a été organisé en vue de donner un espace de parole à Kémi Séba qui devait intervenir à la Faculté de médecine à l’intention du grand public. Intervention annulée à la dernière minute à cause du refus des responsables de la faculté’’, a-t-il expliqué pour justifier la tenue du programme ce mercredi alors qu’il se tient régulièrement chaque mardi. Chedlet Guilloux a toutefois précisé que Kémi Séba a été invité à intervenir sur ce thème dans le but de ‘’relancer la mobilisation pour la souveraineté politique du pays.’’ Rappelons que c’est la deuxième visite de Kémi Séba en Haïti, terre qu’il considère comme « la terre sainte du panafricanisme, la terre sainte de la cause des Noirs. »

Joubert Joseph

À propos Joubert Joseph

Joubert Joseph, né à Port-Margot le 29 avril 1997, passionné de poésie depuis son plus jeune âge, est poète et journaliste. Il a publié respectivement «15 poèmes pour un million d'étreintes» et «Léa ou La beauté en mille morceaux». Deux ouvrages qui ont été salués par la critique. Il a étudié le journalisme à l'Isnac et travaille actuellement comme reporter à Radio Kiskeya. Rédacteur à Balistrad, Joubert Joseph opte pour un «journalisme responsable.»
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