L’épineuse question d’énergie en Haïti

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 30 mars 2018 à 21h22

Le problème de l’énergie électrique en Haïti demeure un souci majeur durant ces trois dernières décennies. Les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir ne parviennent pas à apporter des solutions inscrites dans la durée. Cette question reste un sujet de propagande pour les gouvernements voulant vanter leurs hauts faits.

Si l’on remonte dans l’histoire de la vie nationale, la ville de Port-au-Prince fut électrifiée sous la présidence d’Antoine Simon et la première génératrice introduite à Jacmel. Antoine Simon fut pourtant considéré comme un homme illettré. Mais, sa vision dépassait de loin celle des politiques dits formés ayant étudié dans de grandes universités.

Si Antoine Simon avait tracé la voie, loin de suivre son sillage, nous nous sommes laissés entraîner dans une logique de cometisme cherchant toujours des palliatifs sans nous pencher sur la solution directe et exacte. La preuve en est tellement grande qu’on ne saurait vraiment dire à quand remonte une vraie réparation des centrales hydroélectriques et thermiques du pays! Les gouvernements se sont juste contentés d’injecter des millions de dollars au niveau de l’EDH pour garder un statu quo qui, en réalité, n’est que dénivellation.

Pas besoin d’être savant pour constater que ces solutions sont dépassées. Le peuple, pour sa part, se voit obligé d’avaler de l’huile pour de l’eau alors qu’il est assoiffé et vulnérable. Du coup, cela développe chez lui une attitude « d’attentiste ». Non de solutions concrètes mais de miracle. Et à la moindre amélioration passagère, les dirigeants sont élevés aux rangs des dieux comme quoi cela ne rentrait pas dans leurs fonctions.

Courant électrique

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Il est inconcevable qu’en plein 21ème siècle qu’une bonne partie de la population haïtienne fonctionne en arrière-plan comme au temps paléolithique. Entre temps, des millions de dollars sont investis chaque année pour fournir un service bidon aux abonnés. Certaines zones de la capitale peuvent passer deux à plusieurs jours et même des semaines dans le noir. N’en parlons même pas des villes de provinces ! Cependant, lors des fêtes patronales, l’EDH s’arrange sous le couvert des politiques pour concocter un simulacre sans gêne comme cadeau.

Certains éléments de la classe moyenne et celle des nantis ne se soucient guère de ce problème ! Chacun possède chez soi des installations capables de répondre à leurs besoins d’énergie. D’où, une déconnexion de la réalité et leur manque d’intérêt généralisé. Cette tendance individualiste ne fait que s’amplifier de jour en jour. Aucune force de pression pour contraindre les tenants – l’État ou les secteurs impliqués dans ce méli-mélo – à assumer leur responsabilité. Les uns accusant les autres se défendant à cor et à cri! La corruption, elle –  un fléau qui grangrène l’administration publique – n’épargne pas l’EDH. Et le vol d’électricité devient le mode de fonctionnement de la majorité de la population. Au bout du compte, c’est la faillite. Tout est à refaire!

L’énergie est la clé du développement

Un pays ne peut emprunter la voie du progrès sans passer par des investissements importants capables de rendre le secteur énergétique productif et dynamique. Un secteur transversal et générateur de profits. Aujourd’hui, on parle d’énergies renouvelables. Cette alternative pourrait enclencher des avancées technologiques et scientifiques vers la modernité. Les promesses du Chef de l’État voulant rendre accessible à la population le courant électrique dans un délai relativement proche tout en rénovant le réseau désuet paraissent invraisemblables. Loin de se douter de ses bonnes intentions, tout homme ayant un minimum de présence d’esprit se demandera s’il aura vraiment les moyens de réaliser sa politique énergétique. Espérons tout simplement qu’il sache qu’il ne suffira pas de déclarer :  » Que la lumière soit! »

À propos Jean David Destinville

Jean David DESTINVILLE, un être réflexif...
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