Opération-Rupture : Phase « Conciliation »

Temps de lecture : 2 minutes

Dernière mise à jour : 7 mars 2019 à 14h25

Mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Croyant que c’était un énième appel de « félicitations » de Wooly, je l’ai ignoré. Qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir me dire ? On s’est parlé hier, non ? Mais non, me suis-je dit rapidement, ça c’était un signe de mauvaise foi. Avec toi, je pouvais rester au téléphone pendant des heures. Et lorsqu’on raccrochait, c’était à qui résisterait le plus longtemps pour envoyer un message à l’autre. Nos journées se déroulaient ainsi, entre messages, appels, des échanges assez ironiques sur les réseaux sociaux ou encore des rendez-vous improvisés. Depuis quelque temps, je négligeais volontairement mon Smartphone après avoir espéré et attendu en vain pendant plusieurs mois que tu me fasses un signe. Wooly en payait le prix, ma raison prenant le dessus. Je me suis dit que si je voulais aller de l’avant, il fallait commencer par faire des efforts.

Me ravisant, je pris le téléphone de mon sac. Je n’y ai pas cru quand j’ai vu ton nom s’afficher sur l’écran. Serait-ce encore mon cœur qui me joue des tours ? Pour m’en assurer, je voulus répondre. Dans mon empressement, le téléphone tomba de mes mains. Seigneur, comme je suis maladroite! Mes mains n’arrêtaient pas de trembler… Je me mettais à transpirer alors que la climatisation était à fond dans mon bureau. Tu me faisais toujours cet effet-là comme aux premiers jours de notre belle idylle.

Entre-temps, il avait arrêté de sonner. J’ai décidé de te retourner l’appel et tu me répondis dès la première sonnerie. J’avais oublié à quel point le son de ta voix était rassurant. Tu m’avais appelé pour me féliciter ayant appris ma nouvelle promotion en me disant que tu savais que cela devait arriver un jour, me rappelant combien tu me trouvais brillante. Des choses que l’on me répétait depuis ce matin mais qui avait une autre saveur quand c’est toi qui le disais. Il y avait tellement de fierté dans ta voix! Tu m’avais tant soutenu dans la marche vers cette promotion. Oubliant mes réserves, je te racontais les derniers moments de travail, les sacrifices consentis et en un rien de temps, on se retrouvait comme au bon vieux temps à nous raconter nos histoires. A ton tour, tu me mis au courant de tes dernières avancées sur le plan professionnel. La glace était définitivement rompue…

Comme si rien n’avait changé, comme si tu m’aimais encore… Oh non, là maintenant, je divaguais! Je me suis reprise rapidement et je me concentrais sur la conversation qui allait bon train.

Peut-être est-ce l’ambiance qui t’a poussé à m’inviter à prendre un verre avec toi le lendemain! J’avais presqu’envie de te dire : « pourquoi attendre demain ? » mais je ne pouvais pas me le permettre. Je te répondis que ce serait avec grand plaisir. On a fixé le rendez-vous et j’ai pris congé de toi. Comme j’étais heureuse, j’avais envie de crier ma joie au monde entier. Toi, moi en tête-à-tête, après tant de jours à désespérer! J’en oubliais presque ma promotion et toutes les obligations qui allaient avec, pour me concentrer sur toi. Et ce rendez-vous n’était pas tout… Quelques minutes après l’appel, je reçus ce message de toi : « J’avais oublié à quel point ta voix pouvait me motiver. Rien que quelques minutes avec toi, ma journée s’illumine et s’égaie. Hâte d’être à demain. »

Et cela remit complètement en question mon opération-rupture.

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Episode 3 | Suivez le lien : 👉 https://www.balistrad.com/operation-rupture-phase-comparaison

À propos Vanessa Dalzon

Vanessa Dalzon est Rédactrice en chef à Balistrad, diplômée en Droit à l'Université Quisqueya (UniQ). Elle est l'auteure du roman « Opération-Rupture », chronique publiée dans Balistrad pendant 22 semaines. Vanessa Dalzon partage son temps en dehors du bureau entre l’écriture, la lecture, le chant et les séries télé.
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